Era était assise au fond de la cage, les jambes repliées sur elles mêmes, son regard assassin se portant sur toute chose qui bougeaient. Ses yeux jaunes regardaient chaque personne passant devant sa cage, les maudissant intérieurement d’avoir droit à la liberté, se qu’elle-même n’aura jamais. Cela faisait déjà plusieurs années qu’elle était là, chaque journée se ressemblant et devenant toujours de plus en plus pénibles. Aujourd’hui, Era n’avait pas eu son repas, chose qu’elle n’avait pas eu non plus les trois derniers jours mais elle n’avait pas faim. Après avoir déjà passé plus d’une semaine sans rien manger, se n’était pas un petit quatre jours qui allait la faire mourir de faim. Le vendeur, qui avait aujourd’hui décidé de la nourrir, s’avançait vers sa cage, son repas à la main. Era le laissa ouvrir la cage sans bouger, s’étant lassé de bondir sur lui à chaque fois. Une fois qu’il eut refermé la porte, visiblement surpris de sa soudaine tranquillité, il retourna à son comptoir, jetant parfois un petit coup d’œil derrière lui pour voir si elle manigançait quelque chose. Mais non, Era n’avait pas bougé d’un centimètre, même pas pour se ruer sur la nourriture. Enfin, un petit garçon, âgé de six ans minimum s’approchait de sa cage, curieux.
* C’est ça, approche un peu, petite vermine. *
Comme il fallait s’y attendre, le petit garçon s’était justement approché un peu plus jusqu’à se qu’il ait finalement le visage tout près de la cage. Sans qu’on puisse s’y attendre, surtout pour le petit humain, Era se jeta sur lui, lui agrippant les cheveux et lui cogna le visage contre les barreaux. Elle lui planta ses griffes dans la tête, faisant couler de petites coulisses de sang le long de son visage jusqu’à se que le vendeur intervienne. Ils détacha un à un les doigts de la kotori, sous les yeux de la mère en pleur en regardant son petit se faire agresser ainsi. Une fois qu’il fut libre, le petit garçon se jeta dans les bras de sa ère en pleurant, celle-ci sortant de l’animalerie en criant des insultes à Era. Des insultes? Qu’est ce que cela pouvait bien changer à sa vie? Elle n’en avait que faire de tout se que les gens pouvaient lui dire, y comprit l’engueulade du vendeur à son égard. Era se contenta de le regarder avec son regard assassin et en gardant ce petit sourire fendant qu’elle gardait toujours pour les gens qui la chicanaient lorsqu’elle faisait une bêtise. Le vendeur finit par lui enlever son repas, surtout insulté parce qu’Era continuait toujours de le regarder avec son petit sourire méchant et son air de " je m’en fout " . Finalement, le vendeur reparti au comptoir et Era s’accota à nouveau contre les barreaux. Elle ferma les yeux, écoutant les bruits de l’animalerie dont une petite sonnette qui annonçait que quelqun venait d’entre dans la salle.